un anniversaire qui fait mal
Je vais sur Google ce matin et je vois une drôle de tête de vieux monsieur qui rigole, le téléphone à l'oreille. Je comprends tout de suite : c'est Alexander Graham Bell, le prétendu inventeur du téléphone, né le 3 mars 1847.
En tant qu'Italienne émigrée, ça me fait mal de voir encore une fois célébré celui qui, grâce à son argent, avait pu déposer le brevet pour une invention qui a marqué l'histoire mondiale, alors que le vrai inventeur du téléphone, Antonio Meucci, Italien émigré aux Etats-Unis, faute d'argent, n'avait pu déposer qu'un "avertissement de brevet", moins cher mais qui ne lui garantissait pas de garder sa propriété intellectuelle toute sa vie.
A propos d'immigration, les choses n'ont pas vraiment changé à nos jours.
Les Italiens n'ont cessé de partir à l'étranger : ouvriers et intellectuels partagent aujourd'hui le même destin.
Ce n'est pas un hasard si j'ai rencontré en France mon ami, Italien lui aussi (de l'autre côté de la Botte),
lui aussi émigré "de luxe" (il est post-doc, moi je suis doctorante : on n'est pas riches, mais au moins on n'est pas obligés d'aller nettoyer les chiottes pour vivre), lui aussi à la recherche d'un avenir stable.
D'ailleurs, l'Italie est un pays où l'on appelle "émigrés" même les Italiens qui s'installent dans une autre région de leur Pays : il s'agit de gens du Sud qui vont vivre et travailler dans le Nord, comme ma soeur.
Tant pis, on dira : pourvu qu'on trouve son bonheur, peu importe où l'on s'installe.
Mais cela n'arrive pas à tout le monde, et de toute façon je trouve très triste de devoir partir parce que ta région (ou ton Pays) n'a rien à t'offrir.
L'Italie n'aime pas ses enfants : elle les chasse pour qu'ils enrichissent d'autres Pays, puis elle s'enorgueillit pour ceux qui ont réussi.
Un proverbe sicilien dit : "Cu nesci arrinesci" (en italien : "chi esce riesce" ; en français : "qui part réussit").
Cela nous console un peu mais, au fond, c'est une consolation amère.
Pour revenir à Meucci, j'espère qu'au moins l'Italie se souviendra de son fils malchanceux.
J'ai fait quelques recherches et j'ai appris que
le 13 avril prochain sera le bicentenaire de la naissance d'Antonio Meucci.
Pour ceux qui veulent en savoir plus :
http://en.wikipedia.org/wiki/Antonio_Meucci
http://en.wikipedia.org/wiki/Alexander_Graham_Bell
L'histoire de Meucci est paradigmatique du drame de ceux qui n'ont pas les moyens
pour voir reconnus leurs droits.
Pour conclure, j'adresse une pensée pleine de solidarité et d'espoir
à tous les émigrés/immigrés du monde,
à tous ceux qui galèrent pour trouver leur place dans ce monde de réquins et de chacals,
à tous ceux qui souffrent parce qu'un gouvernement "racaille" ne reconnaît pas leur droit d'exister.
P. S. Cela me frappe toujours d'entendre les Français me demander "Vous êtes d'origine italienne ?"
Je me demande si un Français ne serait pas choqué si on lui demandait s'il est "d'origine française".
Non, je ne suis pas "d'origine italienne", JE SUIS ITALIENNE. Cela fait trois ans que je suis en France, j'aime bien ce Pays, j'ai beaucoup d'amis français et peut-être je resterai ici toute ma vie, mais je serai toujours Italienne. Mon ami et moi espérons que beaucoup de choses changent dans notre Pays et que l'on accorde sa chance à tout le monde, pas seulement aux "pistonnés", aux lèche-bottes et aux gens malhonnêtes en général.
Les choses en France ne vont pas très bien, ces derniers temps, mais au moins vous avez "Le Canard enchaîné" et "Charlie Hebdo"... Chers amis Français, j'espère que vous vous en sortirez !
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Questa mattina, andando su Google, rimango colpita dal disegno di un vecchietto che ridacchia al telefono: capisco subito che si tratta di Alexander Graham Bell, a lungo ritenuto il primo inventore del telefono.
Da italiana emigrata all'estero, mi fa male vedere ancora una volta celebrato colui che grazie ai propri soldi ha potuto depositare il brevetto per un'invenzione che ha segnato la storia mondiale, mentre il vero inventore del telefono, Antonio Meucci, italiano emigrato negli Stati Uniti, non avendo abbastanza denaro, si era dovuto accontentare di una sorta di brevetto temporaneo che purtroppo non poté più rinnovare dopo il 1873, perdendo così i diritti sulla proprietà intellettuale della propria invenzione.
Per quanto riguarda l'immigrazione, le cose non sono molto cambiate al giorno d'oggi.
Gli italiani continuano ad andare all'estero: operai ed intellettuali condividono lo stesso destino. Non a caso in Francia ho incontrato il mio ragazzo, anche lui italiano (dell'altro lato dello Stivale), anche lui emigrante "di lusso" (lui post-doc, io dottoranda: non siamo ricchi, ma almeno non siamo costretti a pulire cessi per campare), anche lui alla ricerca di un futuro stabile.
D'altronde l'Italia è un paese dove si chiamano "emigranti" gli stessi italiani che vanno a vivere e lavorare in un'altra regione del Paese: sono i meridionali che emigrano al Nord, come mia sorella.
Poco male, si dirà: purché si faccia fortuna, poco importa dove si viva.
A parte il fatto che non tutti hanno questa fortuna, vorrei dire che è davvero triste dover partire perché la propria regione (o il proprio Paese) non offrono nulla.
L'Italia non ama i propri figli: li caccia perché vadano ad arricchire altri Paesi, per poi inorgoglirsi per coloro che hanno fatto fortuna.
Un proverbio siciliano dice : "Cu nesci arrinesci" (in italiano: "chi esce riesce").
Amara consolazione.
Ritornando a Meucci, spero che almeno l'Italia ricorderà questo suo figlio sfortunato. Ho fatto qualche ricerca e ho scoperto che
il 13 aprile sarà il bicentenario della nascita di Antonio Meucci.
Per chi voglia saperne di più:
http://en.wikipedia.org/wiki/Antonio_Meucci
http://en.wikipedia.org/wiki/Alexander_Graham_Bell
La vicenda di Meucci è paradigmatica del dramma di coloro che non hanno i mezzi per vedere riconosciuti i propri diritti.
Per concludere, mando un pensiero pieno di solidarietà e di speranza
a tutti gli emigranti/immigrati del mondo,
a tutti coloro che faticano a trovare il loro posto in questo mondo di squali e di sciacalli,
a tutti coloro che soffrono perché un governo "racaille" non riconosce il loro diritto ad esistere.
P. S. Mi colpisce sempre quando i francesi mi chiedono se sono "di origini italiane".
Mi domando se un francese non sarebbe altrettanto colpito se gli si chiedesse se è "di origini francesi".
No, non sono "di origini italiane", IO SONO ITALIANA. Sono tre anni che vivo in Francia, amo questo Paese, ho molti amici francesi e forse resterò qui tutta la vita, ma sarò sempre italiana. Il mio ragazzo e io speriamo che molte cose cambino nel nostro Paese e che venga data un'opportunità di riuscita a tutti, e non soltanto ai "raccomandati", ai leccapiedi e alle persone disoneste in generale.
Le cose in Francia non vanno granché bene in questi ultimi tempi, ma almeno voi francesi avete"Le Canard enchaîné" e "Charlie Hebdo"... Cari amici francesi, spero ve la caverete!